Ce miroir est un peu une suite de ma précédente série de meubles dédiée aux mouvements des ondes et les motifs qu’elles créent quand elles s’entrechoquent.
Mais il est aussi inspiré d’une histoire de la mythologie grecque, une toute petite histoire que j’aime beaucoup. C’est le dieu Hermès qui gravit le mont Parnasse, pour aller retrouver les vieilles nourrices des dieux afin de leur demander de lui apprendre à lire l’avenir. Il rencontre d’abord Antalia, qui lui apprend à regarder les détails du monde, et qui l’envoie ensuite rencontrer sa sœur Rosanna. Cette vieille nourrice possède le don de prédire l’avenir : elle lance des petits cailloux dans l’eau, lesquels, en tombant, forment des bulles rondes de différentes tailles. Chaque bulle contient un fragment de l’avenir…
Voilà l’histoire : ce miroir est une reproduction imaginaire des bulles qui se forment quand Rosanna lance les cailloux. Et quand on s’y reflète dedans, on cherche peut-être l’avenir… Et en même temps, on voit soi-même, c’est quelque chose de plus intime, d’où le titre : Intralucide. C’est un néologisme, un jeu de mots : Rosanna est extralucide, puisqu’elle voit le futur ; quand on se regarde dans ce miroir on est tournés vers l’intérieur, l’intime… Donc : Intralucide !
