Suivez notre rubrique hebdomadaire consacrée à l’art contemporain, animée par Marie-Laure de Clermont-Tonnerre.
Nous sommes très heureux de partager avec vous quelques focus sur la création contemporaine appréciée des amateurs de design et des collectionneurs. Nous avons convié notre amie Marie-Laure de Clermont-Tonnerre à présenter une sélection de nouveautés artistiques pertinentes qu’elle retient au fil de son parcours.
Voici la semaine Art-Pick !
DO HO SUH à la galerie d’art Lehmann Maupin :
‘There’s no place like home’
J’ai été très impressionnée par la représentation audacieuse d’une maison par Do Ho Suh. L’artiste américano-coréen (né en 1962) est bien connu pour ses structures architecturales diaphanes qu’il réalise depuis 1998. Cette œuvre représente la structure d’un intérieur, avec une reproduction à l’identique en polyester rose d’une pièce qu’il a occupée. En regardant à travers la gaze, ces caractéristiques se multiplient pour créer un espace virtuel et onirique qui invite l’œil à se déplacer simultanément dans toutes les directions. L’espace qui m’intéresse, a-t-il dit, n’est pas seulement physique, mais aussi intangible, métaphorique et psychologique.
JOHN BAEDER à la galerie d’art Waddington Custot :
Je suis tombée sur les peintures photo réalistes de John Baeder au stand de Waddington Custot. Dans chacune de ses œuvres, il parvient à exprimer la façon dont chaque table de repas est le cœur d’une communauté. Une performance bien plus importante que le simple enregistrement des détails éphémères de sujets de bord de route, qui le différencie de ses contemporains photo réalistes et lui concède toute sa place dans l’histoire de l’art américain.
MINJUNG KIM à la galerie d’art Patrick Heide :
L’œuvre de Minjung Kim est également un véritable coup de cœur pour moi. Kim est une artiste coréenne contemporaine connue pour ses compositions à la fois subtiles et formelles sur papier stratifié. Engagée à réinterpréter l’esthétique traditionnelle coréenne, ses œuvres sont souvent colorées, associées à une impression de saccades. Elle décrit son travail calligraphique avec une grande émotion : “Le mouvement, les couleurs sont si calmes et paisibles“, dit-elle. “Ils représentent mon état d’esprit”. Un instant à méditer au milieu du brouhaha de la foire !
MOHAMMED SAMI à la galerie d’art Patrick Heide :
Un nouveau talent pour moi : Mohammed Sami ! Il parvient à aborder la peinture comme une représentation allégorique face à la représentation du conflit et de la violence. Depuis qu’il a immigré en Suède en tant que réfugié de son Irak natal, ses peintures explorent des souvenirs déclenchés par la réminiscence de simples objets du quotidien, banals et quelconques.
JOHN GIORNO à la galerie d’art Almine Rech :
Ayant déjà vu ses œuvres exposées à la galerie d’art Almine Rech, les œuvres de Giorno m’ont une nouvelle fois transportée ! Son nom était d’ailleurs sur toutes les bouches lors de la foire ! Giorno est aujourd’hui reconnu comme l’un des poètes les plus influents de sa génération. Ses mots se transforment en images dans ses peintures-poèmes qui sont de courts extraits de ses écrits, des phrases qui l’ont continuellement hanté. À la croisée de la poésie, des arts visuels, de la musique et de la performance, l’œuvre de Giorno s’adresse à un large public, redéfinissant les territoires possibles de la poésie et de la langue.
WALTON FORD à la galerie d’art Max Hetzler Art Gallery :
Les cygnes jaillissants de Walton Ford m’ont longtemps retenue sur le stand de Max Hetzler. Cette aquarelle monumentale étoffe le langage visuel, et de son côté la portée narrative offre une modernité significative à ce que l’on sait de la peinture habituellement consacrée à la nature. Elle évoque ici des épisodes souvent violents et étranges, au croisement de la culture humaine et du monde sauvage. Une scène dense certes, mais tout à fait étonnante !