Tête-à-tête avec Charles Zana

Journal Interviews Tête-à-tête avec Charles Zana

Un moment d’exception avec Charles Zana qui nous livre quelques confidences sur sa carrière exceptionnelle… Son secret ? Révéler l'âme d’un espace en lui attribuant une force visuelle.

Pour embellir une maison, un palais vénitien ou un grand appartement de la rive gauche à Paris, les esthètes se tournent spontanément vers lui : Charles Zana, dont le travail est célébré dans une monographie magnifiquement illustrée publiée par Rizzoli. S’il ne se livre pas aisément et fuit les interviews, ses projets parlent pour lui. Exceptionnellement, il a accepté de passer un moment avec nous – sur l’un de ses canapés emblématiques – et nous a confié quelques réflexions sur son processus créatif. Retrouvez ici des extraits de notre échange et regardez l’interview dans son intégralité sur notre chaîne YouTube.  

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir architecte ? 

« Mes parents étaient des collectionneurs, ils collectionnaient l’art et le design… Ils aimaient particulièrement les meubles d’architectes. Aussi, dès mon plus jeune âge, je devais avoir 10 ans, je me suis vraiment intéressé à tous les meubles des années 30 et notamment au mouvement Bauhaus, qui m’a beaucoup inspiré. J’étais aussi captivé par l’art… C’était comme une vocation, et sans en connaître le nom, je savais que je voulais être architecte ».  

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier d’architecte ? 

« Lorsque vous êtes dans le processus de création d’un projet, une maison par exemple, vous dessinez l’extérieur, l’intérieur, les ouvertures et le mobilier. Ce que j’apprécie particulièrement aujourd’hui, c’est de concevoir des espaces. Partir d’une histoire, aller de l’image globale aux plus petits détails, de l’architecture au mobilier ». 

Dites-nous en plus : 

« J’aime vraiment l’idée que le mobilier structure l’espace, comme de petits éléments architecturaux… Se dire que les pièces de mobilier sont comme des points disposés dans un espace, non pas nécessairement alignés selon l’orientation des pièces, mais plutôt pour équilibrer, contrebalancer, ou même créer une certaine tension dans l’espace, pour obtenir un ensemble très cohérent et très harmonieux ». 

La plupart de vos meubles a été conçue pour des projets privés :  

« Oui. Lorsque nous travaillons sur un projet, nous concevons la disposition architecturale et le mobilier ».  

Et qu’en est-il des inspirations ?   

« La sensation que l’on a d’une maison change en fonction de la façon dont on y vit. Souvent, je m’inspire du caractère du lieu, de la personnalité de la famille, d’une histoire… Parfois, je peux même puiser dans un souvenir que j’ai à un moment donné, dans un meuble que j’ai aimé, dans une antiquité, une image, un tableau, un film… J’aime qu’il y ait une histoire derrière les meubles qui sont créés au studio ».  

Parlons de vos canapés emblématiques…  

J’ai conçu beaucoup d’entre eux en pensant ou en m’inspirant de femmes qui avaient une demande particulière. C’est pourquoi la plupart de nos canapés portent le nom d’une femme. J’aime beaucoup cette idée de lignes généreuses et féminines pour un canapé. Je pense que les gens sont touchés par cela. Le design de nos canapés témoigne de la recherche d’une attitude différente. Je ne cherche pas une simple fonction, il s’agit vraiment de la recherche d’une attitude différente et d’un mode de vie différent. Et c’est sans doute pour cela que beaucoup de nos canapés se trouvent dans des maisons célèbres (ndlr : y compris celle de Gwyneth Paltrow), car le canapé est vraiment le meuble principal de la pièce, et non un meuble qui s’efface légèrement par rapport au décor. Ces canapés sont des pièces à part entière ».   

Est-il vrai que la fabrication du canapé Julie a été un véritable défi ?  

« Le canapé Julie est l’une de mes pièces préférées et l’une des plus difficiles à produire. Je l’ai conçu pour une maison à Saint Germain. Au début, nous ne pouvions pas décider s’il devait faire face à la cheminée ou au jardin. Puis, d’un coup de crayon, nous avons dessiné ce canapé, qui finalement pointe dans les deux directions et permet de se parler depuis ses deux côtés… C’est un canapé polyvalent, dont les lignes évoquent tous les souvenirs de ce que l’on aimait dans les années 60, les dessins de Paulin… Mais c’est aussi une prouesse de confort, comme si on se sentait enveloppé dedans… ».  

Vous avez été l’un des premiers designers vedettes à rejoindre Invisible Collection : 

« J’ai découvert Invisible Collection il y a environ 4 ans. À l’époque, c’était le tout début. Vendre du mobilier de luxe sur Internet était un pari et j’ai tout de suite été séduit par l’audace de ce projet. J’ai été intéressé par cette approche très différente qui consistait à mettre en lumière le mobilier des architectes d’intérieur qui, à l’époque, était destiné uniquement à des projets privés. Le concept qui m’intéressait vraiment était l’opportunité de concevoir des meubles pour nos projets, mais de pouvoir, à travers Invisible Collection, sortir et enfin placer mes créations dans des projets autres que les miens ». 

Charles Zana

Esthète et grand amateur d’art, Charles Zana met son œil infaillible et sa grande culture au service de ses clients, souvent collectionneurs, en les accompagnant à la manière d’un commissaire d’exposition. Mêlant les époques et les styles avec maestria, il écrit pour chaque projet une nouvelle histoire qui révèle son sens exacerbé de la composition et du détail. Plus qu’un architecte, décorateur et designer, Charles Zana est aussi un remarquable ensemblier qui sait conjuguer le luxe sans ostentation à l’élégance et au confort.

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