« Aucune maison en France ne reflète mieux la promesse magique de l’architecture du XXe siècle que la Maison de verre », a écrit le critique d’architecture, Nicolai Ouroussoff, dans le New York Times à propos du projet révolutionnaire de Pierre Chareau. Considérée comme l’une des œuvres les plus influentes de l’architecture moderne, la « Maison de verre » est l’exemple le plus novateur du génie de Pierre Chareau.
Ce créateur visionnaire a insufflé un vent de modernité dans la décoration d’intérieur grâce à son utilisation novatrice du bois, du verre et du métal. Au milieu des années 1920, il rejoint la prestigieuse Société des artistes décorateurs et, en 1929, il cofonde l’Union des artistes modernes. À l’instar de certains de ses pairs, tels que Robert Mallet-Stevens et Jean-Michel Frank, il se lie d’amitié avec les artistes majeurs de son époque, comme Max Ernst, Joan Miró, Amedeo Modigliani, Louis Aragon, Paul Éluard et André Breton, pour n’en citer que quelques-uns.
Les projets architecturaux de Pierre Chareau et le design de ses meubles ont prospéré pendant ces années, une période de grande créativité pour de nombreux artistes. Il possédait deux galeries qui hébergeaient ses créations de meubles et de luminaires et travaillait également pour le théâtre. Il croyait en la création d’une harmonie parfaite entre les matériaux, la lumière et les volumes. Ses créations magistrales ont été décrites par l’un de ses contemporains comme un savant mélange de « charme et de puissance, d’harmonie et de dissonance ». Il avait conscience des ramifications plus vastes du design et de l’architecture et n’aimait pas la production de masse et le matérialisme. Il voulait « libérer l’homme autant que possible de son asservissement au matérialisme et à ses conventions obsolètes ».
Le succès arriva avec la réalisation de la légendaire « Maison de verre » grâce à laquelle il s’est forgé une renommée dans le monde entier. Mais comme beaucoup de ses confrères artistes, dont Jean-Michel Frank, Pierre Chareau doit fuir la France lorsque les nazis occupent Paris, pour trouver refuge à New York. Il tente d’entamer une nouvelle vie aux États-Unis et conçoit même une maison dans les Hamptons pour le peintre Robert Motherwell – un projet radicalement différent qui, hélas, a été démoli dans les années 1980. Malheureusement, Pierre Chareau ne réussit pas à trouver de nouveaux clients. Il se dit même que l’architecte Philip Johnson, fervent partisan de Le Corbusier et concepteur de sa propre « maison de verre », a manœuvré en coulisses pour mettre un terme à sa carrière.
S’en sortant difficilement, avec ses maigres revenus et son manque de reconnaissance, Pierre Chareau meurt à New York en 1950. Son héritage est célébré par les architectes et designers qui lui ont succédé, de toute évidence influencés par son œuvre inoubliable.
The Invisible Collection a le plaisir de présenter une sélection de designs de Pierre Chareau réédités par Ecart International et la galerie MCDE en vente sur notre site.
